Histoire et origine des cartes à jouer

Cartes à jouer :Petits cartons fins, taillés en rectangle et ornés de figures sur une face, utilisés pour certains jeux.

Histoire des cartes à jouer – Jeux de cartes

Histoire des cartes à jouer

Les cartes à jouer viendraient d’Extrême-Orient, où leur existence est attestée par un texte chinois du XIIIe siècle. En Europe, les cartes à jouer apparaissent au milieu du XIVe siècle. Les divers arrêtés d’interdiction et mises en garde contre les jeux de cartes sont autant de traces de leur existence. En 1329, en Allemagne, une lettre pastorale de l’évêque de Wurtzbourg proscrit l’usage des cartes à jouer aux moines de son diocèse. En Italie, un décret des prieurs de Florence, daté de 1375, en réglemente l’utilisation. En France, un arrêt de 1377 de la prévôté de Paris interdit de jouer aux cartes pendant les jours ouvrables.

En France, le roi Charles VI est un amateur de cartes, tout comme François Ier, qui en interdit cependant la pratique aux fonctionnaires chargés des finances de l’État. Henri II, puis Henri III sont également de fervents joueurs de cartes ; quant à Henri IV, il perd, lors de parties mémorables, de véritables fortunes que son ministre Sully règle immédiatement aux vainqueurs. Plus tard, Louis XIV se divertit aux cartes avec le cardinal Mazarin. Cependant, même si le jeu de cartes s’est répandu en France dès le XVe siècle, c’est avec la Révolution que cette pratique se propage dans toutes les couches de la population.

Les différents jeux de cartes

Il existe à travers le monde une multitude de jeux de cartes : des jeux éducatifs, de divertissement ou de fantaisie, qui relèvent du hasard, de la stratégie ou des mathématiques. La bataille, la belote, le bridge, la manille, le poker, le rami, le tarot ou le whist figurent parmi les jeux de cartes les plus connus. Les jeux sont pratiqués avec un nombre de cartes qui diffère selon les pays. Ainsi, le plus ancien jeu chinois comporte 30 cartes, les jeux indiens 120 ou 144, les jeux arabes 96, les jeux persans 5 ; en Occident, on joue surtout avec des jeux de 52 ou de 32 cartes.

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Quel que soit le jeu, les cartes elles-mêmes et leur iconographie diffèrent selon les pays. Ainsi, les premiers jeux perses comprennent une dame blanche, une danseuse rouge, un lion noir, un roi vert et un soldat or. En Italie, au XIVe siècle, le jeu des Naibis comporte des muses, des vertus, des sciences, des planètes et les états de la vie. Ces figures, associées au jeu de cartes à points, sont à l’origine des cartes du tarot.

De nos jours, les cartes occidentales se distinguent par quatre enseignes. Les enseignes françaises, trèfle et pique (les noirs), cœur et carreau (les rouges), ont acquis actuellement une audience universelle. Certains y voient les symboles d’anciennes armes : le fer quadrangulaire de la lance pour le carreau, la garde de l’épée pour le trèfle, la pointe de la pertuisane pour le pique et l’extrémité du trait de l’arbalète pour le cœur. En Italie, ces enseignes sont le bâton, l’épée, la coupe et le denier, et en Suisse, le gland, la fleur, la coupe et le denier.

Chaque enseigne rassemble des points (de 2 à 10, plus l’as) et des figures (rois, dames, valets). Traditionnellement, ces figures portent des noms d’origine biblique ou historique : Charles est le roi de cœur, Alexandre le roi de trèfle, César le roi de carreau, David le roi de pique, Judith la dame de cœur, Argine la dame de trèfle, Rachel la dame de carreau, Pallas la dame de pique, Lahire le valet de cœur, Lancelot le valet de trèfle, Hector le valet de carreau, Ogier le valet de pique. Ces personnages ont été parfois remplacés par des figures célèbres de l’époque. Ce fut le cas pendant la Révolution française, quand apparurent les figures de Rousseau et de Voltaire, et plus tard, quand des jeux représentèrent des chefs d’État et leurs ministres.

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