Choisir le métier d’administrateur systèmes

Administrateur systèmes : permettre à toute l’entreprise de fonctionner

L’administrateur systèmes a l’œil rivé sur la structure du réseau et sur son bon fonctionnement, pour que l’information puisse toujours circuler sans encombre.

Témoignage de Didier qui est directeur technique chez un hébergeur web haute-disponibilité du Sud de la France. Il nous explique le métier d’administrateur systèmes dans sa société.

Quel est votre parcours pour devenir administrateur systèmes ?

J’ai commencé par une formation en alternance de webmaster en 2005. A l’époque, le travail de webmaster regroupait autant la création d’un site Internet que son administration au quotidien. C’était une formation toute neuve, en alternance, et son aspect très complet me séduisait. Mais elle a été annulée. Moi, j’avais fait quatre mois de stage et couvert 80% du programme alors j’ai cherché une autre formation : administrateur système. J’avais aussi découvert les logiciels libres et ça m’a tout de suite passionné.

Passionné de logiciels libres. Pourquoi ?

Parce que dans le monde des logiciels libres tout est ouvert. On échange, on apprend, chacun participe à l’amélioration du programme. Au départ, au début des années 2000, on m’a pris pour un fou. Maintenant, même la Maison Blanche utilise les logiciels libres. J’ai continué mes études jusqu’au diplôme mais l’école n’avait pas encore été homologuée – il faut trois promotions,j’étais dans la troisième – et j’ai dû chercher du travail ailleurs que dans l’entreprise où j’avais fait mon alternance. J’ai aussi commencé les cours du soir. J’ai persévéré pendant neufs ans, jusqu’à l’obtention de mon diplôme d’ingénieur. Parallèlement j’ai décroché un poste de technicien d’exploitation dans une entreprise où il n’y avait pas d’informaticien du tout. Après quelques années, j’en avait fais le tour. Je suis devenu administrateur système et réseau dans une autre entreprise, où j’ai été responsable d’équipe. Ensuite j’ai administré une base de données dans une entreprise. Puis on m’a offert ce poste de directeur technique ici.

En quoi consiste le métier d’administrateur système ?

Nous sommes des veilleurs. Nous devons faire en sorte que le système fonctionne 24 heures sur 24 et sept jours sur sept pour que chacun puisse accéder aux données dont il a besoin. Nous gérons les incidents comme les problèmes d’espaces disques, les limites du système, les attaques aussi, même si c’est moins fréquent. C’est une pression très stimulante que nous avons sur les épaules. Il faut régir vite mais garder les pieds sur terres. Nous faisons aussi des mises à jour des serveurs, nous anticipons sur les capacités qui leur seront nécessaires par la suite. Cela implique une grande vigilance et bien sûr, des astreintes les soirs et les week-end : si l’informatique plante, tout plante. Et c’est surtout crucial dans une entreprise qui, comme nous, héberge des structures qui fonctionnent uniquement sur Internet comme des e-boutiques par exemple.

Qu’est-ce qui vous plaît dans ce métier d’administrateur système ?

C’est le logiciel libre et sa philosophie de partage. Attention, libre ne veut pas toujours dire gratuit mais, en tout cas, tout le monde peut apporter sa pierre à l’édifice, échanger, modifier. Certains donnent énormément de leur temps pour trouver des solutions aux bugs que d’autres ont trouvés, c’est passionnant et la progression est exponentielle. Je n’arrête pas d’apprendre, il n’y a aucune routine et c’est vraiment plaisant. Bien sûr, il faut avoir un certain sang froid, une grande rigueur, un bon niveau en mathématique et une grande logique. Nous sommes dans l’ombre mais notre rôle est de plus indispensable

Appréciez-vus le terme geek qu’on donne aux passionnés d’informatique comme vous ?

Non, car nous ne correspondant plus à ce cliché du type affalé sur sa chaise, qui n’a pas vu le jour depuis des mois et passe sa vie à jouer ou à taper des lignes de codes. Je ne joue jamais avec des jeux vidéo, j’ai une famille. J’ai juste un blog, mais j’avoue que je ne le nourris pas très souvent. Le blog de l’entreprise est alimenté plus régulièrement.